Maupiti, jour 1 : "le motu a des yeux"
Certainement la journée la plus galère du séjour.
Nous rejoignons le port de Vaitepe pour prendre le Maupiti Express (également appelé "Vomiti Express"), mauvaise nouvelle, un moteur en panne ralongera le temps de trajet de 2 à 3 heures, c'est pas la mer à boire mais c'est déjà un signe que cette journée va être pourrie. Avant le départ nous essayons de retirer de l'argent aux distributeurs de Vaitape car sur Maupiti il n'y en a pas, je suis limité à 20 000 CFP et Jess à 4000... ça risque d'être super juste pour les 6 jours, deuxième signe ?
Après 3 heures de navigation sans vomir (Jess un peu vaseuse quand même) nous arrivons à Maupiti, superbe île surplombée d'un paroi rocheuse caractéristique, je trouve qu'elle ressemble à l'île de pirates.
Nous guettons sur le quai la personne de la pension qui doit venir nous chercher, il est 11h30, une jeune femme nous cherche, banco, elle nous embarque.
J'essaye de détendre l'atmosphère en voyant passer deux missionnaires mormons encravatés sur leurs vélos mais notre hôte n'a assurément pas le même sens de l'humour, fait frais à Maupiti.
La pension se trouvant sur un motu, nous nous arrêtons à un snack pour prendre de quoi déjeuner avant de nous isoler sur l'îlot.
Aussitôt notre pitance prête, nous embarquons pour le motu. Teha le propriétaire très sympa nous attend et nous remontons le petit sentier de pierre pour rejoindre notre bungalow, "ah, finalement ça va aller" me dis-je, les premières impressions sont parfois trompeuses.
Là, la douche froide ! Le terme "spartiate" nous saute à la figure et prend d'un coup tout son sens... 10m², baie vitrée crade qui sort de ses rails, literie douteuse, moustiques et fourmis voraces, ça pue ! Alors OK, j'avais réservé ça un peu à l'arrache car la pension prévue n'était libre qu'à partir de dimanche et que les autres étaient complètes ou hors de prix mais bon, même si celle là était pas chère, je m'attendais pas à ça.
Pour preuve les critiques globalement positives sur trip advisor (comme quoi faut s'en méfier).
De retour en métropole je posterai également mon avis sur ce lieu et je n'irai pas avec le dos de la cuiller.
Jess commence à flipper et à envisager une evasan pour quitter les lieux, on est seuls, les proprios sont partis, on commence à se dire "merde, personne sait où on est, ça se trouve on va se faire trucider dans la nuit". Il est à peine 14h, le poulet au citron était un agglomérat frit de morceaux de 3ème choix, on a un peu la gerbe et notre repas se réduit vite au riz qui accompagne le poulet.
Rire nerveux ?
Le poulet au citron du snack de Maupiti : 100% FAT !
Nous errons sur la plage tantôt côté Lagon, tantôt côté océan. Nous examinons les différents coquillages que peuvent habiter des bernards lermittes et partons à la chasse au crabe... le temps est long.
Soirée, 19h, promenade en bord de lagon (la 5ème), Teha reviens de sa promenade en pirogue, il m'offre une bière (c'est un gars bien au fond !). Nous discuttons de sa vie de choses et d'autres et dînons (je l'ai pas dit à Jess mais la cuisine était super crade aussi et j'ai pas voulu lui dire).
De toute évidence, Téha, adepte de kite surf est plus préoccupé par ses cerf volants que par la tenue de sa pension.
Il est 22h, nous allons nous coucher. Fournaise, moustiques sont les maîtres mots. Nous gardons la lumière du chevet allumée, j'ai mon couteau suisse avec moi dans le lit... juste au cas où.
Les moustiques de Maupiti n'ont que faire du répulsif !
La nuit est très très très longue. Nous ne fermons presque pas les yeux de la nuit mais à 6h nous sommes réveillés et prêts à partir. Laï, la gérante de notre "vraie" pension doit nous prendre à 9h, on est impatients comme des mômes qui iraient chez Mickey.
Au moins, en se levant à l'aube j'aurai eu l'occasion de faire de jolies photos.